« Grains de Beauté » … un nom charmant et qui pourtant fait peur. Ils ont la forme d’un confetti pigmenté de couleur plus ou moins foncée, parfois en relief, avec ou sans poil. Célèbres atouts séduction au coin du sourire de Marylin Monroe ils effraient car ils sont susceptibles d’évoluer en tumeur, parfois en quelques mois…  Ces coquetteries sont le plus souvent bégnines … mais pas toujours.

Un grain de beauté, c’est quoi ?

Un grain de beauté (ou naevus) est une accumulation de mélanocytes (cellules qui produisent de la mélanine et sont responsables du bronzage). On en acquiert une trentaine en moyenne dès le plus jeune âge et jusqu’à environ 30 ans plus généralement sur les zones exposées au soleil : le visage, les bras…mais ils peuvent apparaitre n’importe où : dos, torse, cuir chevelu, plante des pieds, parties génitales, ongles … Ils vont ensuite progressivement disparaitre. Les patients à haut risque les gardent plus longtemps. C’est l’un des signes cliniques qui doit alerter.

Quand un grain de beauté doit-il être considéré comme suspect ?

Les premiers signes qui doivent inquiéter sont :

  • La perte de symétrie,
  • Une bordure irrégulière,
  • Une couleur non uniforme, noire, bleue ou blanche,
  • Une taille qui augmente
  • Le « signe du canard noir » : l’œil humain est « malin » ; il sait très souvent reconnaitre un aspect anormal. Les grains de beauté d’un même individu sont tous semblables ; s’il y en a un qui ne se présente pas comme les autres il doit attirer votre attention.

Un grain de beauté qui a été traumatisé et saigne n’est PAS dangereux et n’induira pas un mélanome.

A quelle fréquence faut-il surveiller les grains de beauté ?

S’il n’y a pas d’antécédent de mélanome ou de cancer dans la famille, une consultation systématique n’est pas essentielle. En effet le mélanome n’est pas une pathologie si fréquente : 20 cas sur 100 000 habitants ; c’est peu et extrêmement rare en dessous de 20 ans. Le risque est légèrement supérieur chez les personnes blondes, rousses ou avec des tâches de rousseur.

En revanche il est essentiel de demander l’avis d’un spécialiste (dermatologue)

  • s’il y a plus de 100 grains de beauté
  • s’ils sont plus gros que le bout d’un crayon (plus de 5 millimètres)
  • en cas d’antécédents familiaux

Quelles méthodes sont actuellement utilisées pour le dépistage ?

La plupart des dermatologues utilisent un dermatoscope ou / et la technique du « mole mapping » à l’aide d’une caméra reliée à un ordinateur qui garde en mémoire une cartographie précise de tout le corps en numérotant chaque grain de beauté. Notre mémoire n’étant pas fiable, cette méthode permet de vérifier méthodiquement l’évolution de chaque grain de beauté tous les 6 mois.

Quelle prévention pour les mélanomes ?

Il faut faire attention au soleil, examiner sa peau régulièrement (l’autosurveillance doit devenir un réflexe), être curieux de ses antécédents

Un côté positif encore peu connu, un nombre important de grains de beauté est le signe d’un vieillissement ralenti : apparition des rides retardée, ostéoporose freinée et fonte musculaire atténuée. Grain de beauté est donc un surnom très approprié !